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Toutes et tous avons évidemment droit d’avoir nos a priori, nos idées à la con qui, bien souvent, ne passent pas le test d'une courte réflexion. Nous pouvons de temps en temps fulminer contre ce qui nous paraît stupide, insensé ; tout simplement parce que nous ignorons tout ou beaucoup du sujet et que, fort heureusement, nous avons le droit à l'erreur et à la bêtise facile. Le problème, c'est d'en faire un bouquin et de se dire : tiens, et si je faisais publier et vendais ma logorrhée mentale. Bret Easton Ellis devrait s'en tenir à ce qu'il fait de mieux : des romans. Pour le reste, Twitter aurait dû lui suffire.

En dehors de American Psycho qui est un chef d'oeuvre, j'ai un peu du mal à comprendre la fascination autour du personnage de Bret Easton Ellis.

Ce livre ressemble au final à un ensemble de pensée très décousu abordant à la fois son enfance, l'époque, ma génération, la politique, ... Et si beaucoup de passages font mouche, certains relèvent quand même d'une vision fantasmée de ma génération que je ne comprends toujours pas (médailles de participation, génération carpette, ...).

Mais pourtant certains passages sont extrêmement justes dans la façon dont il démontre la polarisation extrême de l'époque actuelle et sa tendance à diaboliser tout à l'extrême pour au final plus éloigner les individus que les rapprocher. Ainsi sa vision du traitement médiatique partisan envers Trump est au final très clairvoyante, pointant aussi une certaine hypocrisie désormais bien connu du milieu d'Hollywood et consorts. De même j'ai pu découvrir le concept d'Empire et post-Empire qui m'ont fasciné et sur lesquels j'aimerais me pencher plus en avant.

Au final ce livre pourra plaire aux aficionados du personnage mais, pour moi, ne tient pas ses promesses "d'uppercut" envers l'époque ou ma génération. Au final je l'ai trouvé tristement décousu et manquant énormément de structure.

"Si vous regardez tout par la seule lorgnette de votre parti ou de votre affiliation, si vous êtes capables de rester dans une pièce où ne se trouvent que des gens pensant comme vous et votant comme vous, cela ne fait il pas de vous une personne dépourvue de curiosité qui simplifie à l'excès, passive-agressive, convaincue d'être au pinacle de la moralité supérieure, sans jamais vous demander si vous n'êtes pas, aux yeux des autres, en son tréfonds ?"