aura commented on La généalogie de la morale by Friedrich Nietzsche
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Donc je connaissais pas du tout la pensée de Nietzche, et c'est un bonhomme qui détonne pas mal avec ce dont j'ai l'habitude. Pour citer un ami, "il aime pas la faiblesse", et comme en ce moment je suis dans un travail de rejeter les injonctions à "être fort"/"performer", ben déso Nietzche mais retourne soulever de la fonte et laisse moi vibe.
Malgré ça, j'ai l'impression que ce bouquin me parle. Le principe, c'est que Nietzche s'intéresse à comment les idées du "bon", du "bien" et du "mal", du "mauvais" se sont construites. Il souligne que le "bien" se construit souvent en racine de la noblesse, de la distinction, alors que le "mal" est plutôt lié au vulgaire.
Il méprise très fort les morales ou principes qui retournent les faiblesses comme des forces, et il prend un exemple pas très heureux pour notre époque: celui des juifs. Yikes. Étant donné que la subversion de la critique et de la faiblesse comme force c'est un processus que j'ai beaucoup vu utilisé dans les luttes queer, une fois de plus déso mais pas certain d'être d'accord.
Par contre, si je m'abstrait un peu du contexte de son époque... il y a quelque chose d'hyper puissant dans le concept de l'individu totalement libre qui est débarrassé de la morale, du poids du jugement d'autrui, qu'on peut voir comme de la rancœur ou de la peur. Il y a une grande valeur à questionner l'effet d'un principe moral et ses justifications.
Je vais probablement continuer encore un peu à écouter Nietzsche s'énerver dans la salle de sport et prendre des notes.