Reviews and Comments

Vraiment banger quand même:

• on traite l'antisémitisme comme une opinion qui, par conséquent, ne se discuterait pas
• l'antisémite voit dans la judaïté un caractère "synthétique": le juif est juif par essence et tout ce qu'il fait est teinté de judaïté
• Sartre réfute l'idéologie du démocrate qui voit des individus comme une somme d'éléments qui leurs sont extérieurs, substituables. Il avance plutôt que l'humain est le produit de conditions (matérielles, sociales, biologiques) et de ses choix; et qu'être antisémite relève d'un tel choix

ok ok je suis prêt à changer d'avis Catherine j'aime bien ton recueil

Quelque chose de notable: assez peu de sororité. La narratrice est seule, et quand elle « devient une femme », elle est isolée. Pas de contre-modèle, peu de solidarité interféminine, pas de réconfort dans l'idée d'être plusieures à galérer.

Deux choses que je trouve très intelligentes dans ce livre.

C'est de montrer à quel point le patriarcat est une force sociale qui écrase par la norme; mais de le montrer de manière concrète. Initialement plutôt non-conforme, la narratrice bascule partiellement dans une "envie de norme" et se retrouve à vouloir coller - gauchement - à l'idéal de la femme au foyer.

Et ce, malgré une éducation très en dehors des canons de genre. C'est le plus vicieux: malgré un modèle familial qui ne promeut pas ou peu la répartition genrée des tâches ménagères et une mère qui la pousse à faire des études, la narratrice se fait complètement matrixer par l'amour, la nécessité de trouver un jules, les rêves du compagnon idéal.

Je pense qu'entre Yourcenar, Sagan et Ernaux, je suis en train de me réconcilier avec la littérature.

Je veux la même histoire avec des bourgeois du XXIe siècle startupers.

Bon, ben va pas être facile à ficher lui.

C'est un peu daté sur sa vision très productiviste et un petit relent validiste, mais c'est très agréable de lire une pensée un peu structurée de « et du coup ça veut dire quoi une société anarchique ».

Lu en cinq jours. Difficile exercice que de le résumer, et il n'est pas certain que cela serve à grand chose. Piranesi vit et explore La Maison Éternelle, peuplées de Statues gigantesques et d'Oiseaux. Le livre est captivant sur son début, où il en dit peu sur le pourquoi et montre cette Maison.

J'ai reçu cette lecture à un moment où j'avais besoin d'évasion, de plonger un peu en moi. La Maison Éternelle a constitué tout à la fois un échappatoire, un lieu de méditation et de refuge. Une réalité à expérimenter plutôt qu'une énigme à déchiffrer.

Un petit livre court qui parle de l'accaparement progressif des terres agricoles par les firmes agro-industrielles. J'ai bien aimé l'angle d'attaque, autours de l'asservissement des paysan·es durant l'histoire et de leur (brève) libération par l'accès au foncier et la protection relative des Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural). Politiquement, le message de la dignité de la personne qui travaille sa terre et est indépendante est fort. J'ai eu un peu plus de mal à connecter avec les autres arguments. Les firmes sont inclues dans une superstructure logistique de transport qui est désastreuse pour l'environnement. En quoi avoir une nuée de producteur·ices indépendants règlerait la question? Si il s'agit de consommer moins ou de reconfigurer les modes de production vers du local, est-ce que la structure de firme est si mal adaptée?

Très court, agréable à lire et didactique; je ne suis pas certain d'être convaincu par la thèse cependant.